Jeudi 25 janvier 2007 à 21:42

 



Il y a dejà bien longtemps que l'aigle ne passe plus ici. La terre a de multiples cicatrices, des veines coupées, elle murmure lentement les soirs ou souffle le vent. Et nos chevaux s'eloignent, et ce qu'on est disparait jour après jour. Mais ne pleure pas, il n'est pas nécessaire de pleurer, il n'est plus nécessaire de souffrir pour un passé. Il faut se souvenir, au fond de son coeur, mais ne pas jouer aux jeux de la haine et lutter comme l'on peut sur ce qui actuellement nous fait souffrir. Si je vois cette immeuble là bas, et cette plaine sous les vents ici alors je défendrai cette plaine mais je ne peux détruire ce qui est dejà construit. Je veux rompre cet ennui , je veux écouter le chant des canyons et voir les troupeaux de bisons courrir dans la réserve. Je souhaite conserver mon coeur et celui du grand esprit, que mon calumet soit celui qui lorsqu'on le passe impose la vérité comme le veut la tradition. Je ne veux pas que l'on me vole mon héritage, notre patrimoine, pour qu'il soit entassé dans des boutiques sans n'avoir plus aucun sens. Nos chevaux s'ecartent et dans la brume disparaissent, Adieu jeune cow boy sans cheval, disparait toi aussi et fais ton chemin parmi les hommes blancs.

Lundi 18 décembre 2006 à 13:58

Chapitre II :

La froide matinée

 

  C'est à l'âge de douze ans que ma forme corporelle devint meilleure, j'étais déjà le fantôme de l'intérieur petit à petit mais les événements qui furent la cause de ma métamorphose complète n'étaient pas encorearrivés. C'était le temps du collège, le temps des vices les plus grands et des hontes de ceux qui n'étaient ni des adultes, ni des adolescents, ni des enfants. Les collégiens sont des êtres tout à fait égoïstes et mesquins, ils se chamaillent pour des raisons bénignes, apprennent du Baudelaire en ne se rendant pas compte de sa force. Les collégiens écoutent peu de musique,  ne lisent pas et dépensent leur argent dans des marques de vêtements sans élégance qui sont insipides. Pourtant ces vêtements sont arborés avec fierté, ils sont chers et font l'identité dans cette cour de récréation qui n'est qu'un champ de bataille du pathétique. Au collège il existe des classes de niveau, les professeurs mentent toujours lorsqu'ils affirment que ce n'est pas vrai, en général les options débiles comme les classes sportives ou le latin permettent de créer ces classes d'un bon niveau général . Au collège si vous faites latin et allemand ce n'est pas parce que vous aimez Goethe et que vous vous passionnez pour l'histoire Romaine, non c'est un choix des parents en général pour vous mettre à la bonne place. J'étais fantôme, et pourtant ma réputation du collège était basse : je me sentais incroyablement faible pendant toute cette période, j'étais puéril et tout le monde me jugeait par mon apparence excepté quelques bons amis. Des moqueries, beaucoup de moqueries en ce temps là, quelques bagarres, des repas manqués, des jours et des jours à ne manger que le pain à la cantine … Des heures et des heures de cours interminables, avec des tas de matières que nous n'aimions pas, des devoirs beaucoup de devoirs et des cartables surchargés autant que les emplois du temps. Le collégien est le petit soldat de la République, on lui apprend les bases du savoir dans un établissement immense chargé de surveillants et Cpe hystériques , un lieu ou l'on cumule les horaires, les charges et les insultes, le collège est une horreur humaine. Le collège fut l'endroit ou mon cœur perdit de ses avantages, la machine gagnait du terrain et tout cela devenait de plus en plus difficile à contrôler, au loin les tambours résonnaient ceux du désordre complet ! Et puis je rencontrai cette mauvaise personne, cette ennemie, cette araignée affreuse, et je tombais amoureux…

  Sur les cendres de mes combats au collège j'apercevais une jeune fille, une espèce de demoiselle du moyen âge. De mon statut de grenouille repoussante je lui parlais, et mon cœur se mit à regagner la bataille sur la machine, mais ce cœur battait étrangement et cette passion qu'il avait agrandissait mon ombre. Peu de personnes avaient vraiment remarqué cette ombre plus grande que la normale et ses cheveux qui n'étaient plus si courts qu'avant. Mes cheveux poussaient au fur et à mesure que mes sentiments se cristallisaient, je devenais autre ! Des cendres de ce collège je renaissais, j'entrais en seconde , dernière marche à franchir vers l'accomplissement du moi meilleur plus grand, plus fort et vengeur sur chacune des cohortes de mauvaises personnes me raillant pendant toutes ces années .

 

  Devenir autre et meilleur grâce à un amour, c'est une chose que Werther n'aurait pas cru, il n'aurait pas pu penser que la souffrance amoureuse vous rend meilleur. La tyrannie de cette jeune fille dura plusieurs année, je finis par le lui dire en fantôme que j'étais amoureux d'elle et naturellement elle refusa, cela accéléra ma métamorphose, je devenais plus qu'un simple humain moderne qui oublie ses sentiments et qui émet des sourires débiles lorsque l'on vient lui parler de romantisme, je n'étais donc pas un de ces idiots grâce à ma volonté spectrale. Pourtant cette demoiselle devint une amie après plusieurs manipulations de mon cru, je gardais donc contact avec cette machine à torturer mon cœur, cette chose qui me déséquilibrait totalement. Elle était finalement tout à fait différente de moi mais je ne le compris que bien trop tard. Or donc cette souffrance que je ressentais en moi donnait à mon cœur une puissance bien trop impressionnante et si je ne faisais rien pour la détruire alors je devins déréglé, oui j'étais déréglé malgré ma force habituelle à encaisser chaque chose de la vie par ma nature de fantôme. Le onze septembre ne m'avait rien fait, aucun ressenti, aucune peur particulière, comme chaque meurtre à la Tv, comme chacune des choses affreuses que l'on voyait chaque jour , chaque année et chaque minute . Non il y avait seulement cette souffrance amoureuse et ces larmes inexpliquées le soir. Alors je me mis à écrire, pour la première fois de ma vie j'écrivais avec le plus d'exactitude possible ce que je ressentais, oui j'écrivais ! Moi qui n'était encore qu'un pathétique humain puéril aux cheveux longs dans ce pauvre lycée. Et alors se fut ma renaissance, je revivais dans une sphère noire et blanche et j'inventais ma propre mélancolie. Je relisais Baudelaire, j'achetais de la musique et des livres, j'existais enfin pour moi-même et qui sait peut être existerai je un peu pour les autres malgré mon statut de fantôme. Mon apparence changeait et je m'approchais déjà de ce que je suis devenu aujourd'hui. La littérature, la douceur, les mélodies, le chagrin, ils me formaient à devenir le vrai moi, un personnage que j'aimai en me regardant dans la glace quelque soit son avenir. Car à présent j'étais libre, libre et non plus soumis aux normes des marques et aux railleries des autres, le savoir m'attirait pour avoir davantage d'intérêt sur les autres et pour acquérir un laconisme efficace. J'apprenais que malgré mes souffrances à cause de l'amour humain, le monde des hommes lui était merveilleux, coloré, magnifique.

 Les lycées sont de véritables lieux ou s'opèrent des renaissances chez l'être humain, ils sont un peu plus chargés de curiosité et d'intelligence et les railleries sont moindres en son enceinte bien qu'il présente encore des caractéristiques similaires à l'enfer. C'est lorsqu'il est donné à l'humain de choisir sa voie que cet établissement prend véritablement intérêt, lorsque le petite être choisit pour la première fois son avenir dans ce système impitoyable qu'est celui des humains sans contrôle, celui des hommes machines avalant sans cesse des actions et des pourcentages pour satisfaire leurs cœurs entièrement pourris. Je fis mon choix d'humain et j'eu mon baccalauréat. Mais un jour, alors que je rentrais de l'université ma métamorphose se fit…

Lundi 13 novembre 2006 à 21:36

 J'essaye, depuis plusieurs nuits de reflexions, depuis plusieurs nuits sous le joug d'un terrible ennui, j'esaye encore et toujours de creer une longue et veritable histoire, un espece de livre... Voici donc le premier chapitre en guise d'extrait, d'autres sont dejà ecrits mais tout poster prendrait trop de place

Fantôme

 

Avant-propos

 

 

 Lecteurs, lectrices, cette œuvre est la première que je compte achever. Elle décrit la biographie d'un être en apparence fictif qui est le fantôme. Pourtant, quelque part ici ou là bas, fantôme représente notre quotidien, notre passée et la dualité de notre espèce humaine. Le masque de fantôme, ses actions ainsi que son existence antérieure forment en réalité la biographie d'un mal du siècle romantique qui a ressuscité aujourd'hui. Puissent vos yeux parcourir ses lignes avec entrain, j'espère pouvoir faire battre votre cœur au travers de ces écrits, puisse le nouveau romantisme naître puisse t'il être théorisé …

 

 

Chapitre I :

L'aube d'un rien

 

  Ma naissance… Combien d'années déjà ? Un demi siècle, je crois, oui… Je suis né en l'an deux mille, enfant du vingt et unième siècle, je suis né en l'an deux mille… Les feux d'artifices éclairaient la tour Eiffel à ma naissance, elle m'apellait déjà, je sentais le métal de son âme dans ma chair, j'entendais ses ondes magnétiques en mon esprit. Ma mère souriait, j'étais né en ce décembre deux milles, parmi la foule des chalands, des sourires, des réunions familiales, des senteurs de cendres et des feux de joie. Ils fêtaient le nouveau siècle, le troisième millénaire, fallait t'il vraiment s'enivrer ce soir là ? Ne serait-t-il pas le dernier millénaire ou le siècle de la souffrance ?

 

 Je me pose aujourd'hui toutes ces questions… Avant je n'étais qu'un simple enfant, seul et unique, sans frère et sœur. Dans une grande chambre dans mon lit prison à attendre de grandir. Je regardais une lune en plastique qui n'était jamais pleine et des étoiles immenses. Je pleurais et je gesticulais, j'étais déjà la création du siècle, le triste messager mais j'étais un bébé. L'innocence, cette utopie, je ne la possédais plus des que j'appris à montrer du doigt, mes parents devenaient alors mes serviteurs et ma tyrannie improvisée ne suscitait aucun reproche.

 

 J'entendais mes premières notes, de douces musiques, lentes et délicieuses. Des notes chargées d'intensité, des valses qui m'emmenaient chaque soir dans les bras de Morphée. Aujourd'hui il est bon pour moi de remercier les créateurs du croissant de lune et des étoiles en plastique et ceux qui firent la comptine qui me berçait.

 

 Sans le savoir, ces jouets nous donnent la lune et les étoiles comme muses. Ces petites musiques nous confèrent forces passions et nostalgie en actionnant délicatement la clef d'une boite à musique …

 

  Je grandissais, chaque jour était pour moi différent, j'apprenais à marcher, je découvrais de nouvelles choses, je voyais ça et là mes premiers accidents à la tele, mes premières grèves, mes premières guerres, mes premières morts ! Quelques images volées cependant sur la télévision parentale qui ne m'était pas encore accessible. Je tétais le sein de ma mère, sensation à jamais gravé dans chacun des esprits : celle de la douceur du lait sur des lèvres juvéniles loin des gerçures du temps. La senteur du lait et d'une mère qui pose son regard sur le petite être qu'elle a conçu, des heures au ralenti …

 

 Les années passèrent, et je me découvris mes premiers sadismes fantomatiques, ceux qui devaient refléter mon message, à jamais. Le meurtre, le massacre, le génocide des insectes : fourmis, abeilles, papillons, scarabées.

 Un horrible monstre du haut de ses six ans, un chasseur redoutable dans les champs de ma jeunesse. Destructeur de mais et véritable braconnier, je respirais à outrance le bon oxygène empli de pesticides, mon cœur devenait machine, il se mit à croître en machine dès ce jour là lorsque sadisme et nature asphyxiée se rencontrèrent. Je devins déjà fantôme.

 Ce sadisme en mon cœur quel était t'il ? Les ephémeres papillons étaient capturés et leurs ailes arrachées, les abeilles subissaient le même sort, je retirais les dards immédiatement après la piqûre… Les fourmis venaient chercher leur mort, elle n'avait de cesse de faire des aller retour, les infirmières marchant sur le cadavre des ouvrières, les médecins sur ceux des infirmières.

 Cependant mon cœur se fortifia véritablement par un meurtre bien pire. Une grive avait fait son nid, j'avais repéré ses œufs depuis bien longtemps et je la regardais aller et venir chaque soir en rentrant de mes expéditions. Quelques jours passèrent et le soir de ma première transformation du cœur arriva … Je m'approchais du nid grossièrement, je saisissais les œufs et les jetaient à terre avec violence, écrasant les oisillons déjà formés à l'intérieur de toute la force des mes petits pieds. J'éprouvais du plaisir, une forme de jouissance qu'il me semblait connaître depuis longtemps déjà mais d'une manière moins démonstrative. Je souriais de mes petites dents trouées, ouvrez la cage aux oiseaux, prendre un enfant par la main…

 

 Et mes yeux se posèrent sur mon crime, et mon cœur se mit à battre et la culpabilité apparu, elle se créa en moi pour l'éternité, je savais cette fois que j'avais mal fait, mais peut être que la jouissance que j'avais eu à détruire ces oiseaux étaient t'elle déjà du à ce fait que je savais pertinemment, je savais que j'étouffai la vie d'oiseaux. J'étouffais la vie des chanteurs ! De ceux que l'humain imite depuis des siècles, je tuais la beauté et le charme d'une créature représentant la liberté de part sa grâce et sa simple capacité de voler. Je construisais alors une sensation nouvelle, je construisais mon cœur, celui du Fantôme.

 

 Mon cœur de Fantôme fut alimenté par cette sinistre histoire mais aussi par celles  que ma racontaient mon perte le soir … L'Iliade et l'Odyssée pour enfants , les comtes de Perrault, des œuvres de Walter Scott également ainsi que le vieil homme et la mer d'Hemingway. Tout cela était adapté pour ma compréhension ma plus complète. La solitude et les rêves d'enfants vinrent compléter mon imaginaire et ma capacité à voir les choses autrement, ils m'aidèrent à m'évader de la plupart des situations d'attente, d'ennui, de gêne.

 

 L'enfant unique est le plus grand des rêveurs, sa solitude lui donne une force incontestable, il est également loyal dans l'amitié car c'est là sa seule société possible avec ses parents. La foule le dégoûte, le dynamisme familial le rebute, il est la plupart du temps peu sociable…

 

 J'étais cet enfant unique, inventeur d'histoires merveilleuses dans divers mondes, comprenant de nombreux dialogues théâtraux et des rôles récurrents. Les enfants fantôme ont inventé la COMEDIA DEL ARTE bien avant les italiens soyez en assuré.

 

  Plus les années passaient et plus mon cœur se développait, moitié machine moitié humain. Il s'abreuvait d'aéroports, de musique, de centrales nucléaires, de villes, de foule, d'intime, de joies, de haines… Tout cela en une équité parfaitement bien réglée. Qui était donc mes vrais parents ? En me concentrant, à mes dix ans, j'étais capable de chasser les maux de ma solitude, je pouvais réduire ma souffrance en quelques heures mais je crois que j'étais encore comme le plupart des enfant de mon âge : j'avais la capacité d'oublier la plupart des tracasseries bénignes qui survenaient au fur et à mesure de ma jeune existence. Pourtant j'avais le sentiment d'avoir un véritable pouvoir d'enfermer les pensées trop fortes de mon cœur afin que celui-ci ne gagne pas  la machine. De même mon cœur battait pour empêcher que je ne devienne un humain mécanique, un matérialiste basique soit un citoyen comme les autres totalement insipide et sans intérêt. Mais les hommes entièrement machine sont rares. L'inconvénient est que le machinisme prend souvent possession d'une bonne partie du cœur, c'est le déséquilibre industriel qui mène à la pollution sans état d'âme si ce n'est qu'un reste de cupidité du cœur… Ces hommes sont au bout d'un moment inaliénables, c'est-à-dire que la part de machine et de cœur en eux ne changera plus de toute leur existence, quelque soit leurs actions. Car les humains n'ont pas ma capacité fantomatique à rétablir l'équité entre les deux parties et ne parviennent pas à gérer leurs émotions destructrices et bienfaitrices ce qui crée donc le désordre.



Jeudi 26 octobre 2006 à 0:52


Boite à musique

  Simple petit instrument entre nos mains. Une musique si douce, si légère et intense, quelques notes comme le chant d'un enfant.

Nostalgie, mélancolie.

 Regarde la bande se dérouler lentement comme si cela était ta vie, chacune des notes est gravée : des amours, des haines, des sentiments.

Solitude

 Sentiment d'être seul et de se sentir beau, la lueur d'une bougie, nos mains et une boite à musique… Quelques danseuses sur la boite en bois, un vieux bijoux caché à l'intérieur. Une âme attachée à l'objet et à la mélodie. Tout cela dans la noirceur, seul.

 Spectre

 Silhouette aux ailes arrachées, des mains gonflées par l'allergie à la foule et aux Autres. Un cœur se nourrissant de sadisme mais aussi d'espoir, de fragilité, de douceur et mystère.

 Mélodie, Murmure.

Samedi 7 octobre 2006 à 1:07



 En ce soir m'est venu l'envie d'ecrire, je suis sortie m'asseoir en tailleur pour fumer, suivant les volutes blanches j'ai aperçu la pleine lune, ma muse etait là un hasard... Je vais donc vous comter une histoire: Fantome fut déréglé comme vous le savez et sa petite fille songe s'en est allée. Il se retrouve seul et presqu'humain dans un monde futuriste mais ou l'humanité a encore sa place, cette histoire est courte...

 Fantôme de sa maison aux murs noirs sentait la solitude l'opresser, il devenait humain au fur et à mesure que son coeur detruisait le reste de mecanismes en lui. Sa solitude et son amour antique le rongeait, des sentiments qui n'etaient plus apparus depuis des années vinrent l'assailler à nouveau : il fallait qu'il sorte...

 Alors fantôme sortie dans le monde futuriste, il y trouva un logement, mais pas de travail, ses pouvoirs demeuraient : celui du mystere, celui des sentiments. Son masque sans regard, son corps noir posait certaines interrogations aux autres humains ...
 La cruauté et le sadisme vinrent à apparaitre en lui, il avait besoin d'une relation à la fois forte et dénuée de sens pour lui afin de cauteriser les plaies de son coeur et de son âme.

 Ainsi après quelques années Fantôme se mit à frequenter une femme, elle se nommait Eloise tout simplement, mais fantome se plaisait à l'appeler Abysse.

 Abysse etait etudiante à l'université des arts futuristes, elle croisait Fantome souvent dans la rue ou sur le palier, c'est dire qu'ils vivaient dans la même residence. Elle ne savait comment mais elle se mit à être fasciner par cette silhouette qui ne faisait pas entendre le bruit de ses pas , cette silhouette qui demeurait sous la pluie sans être mouillé. Sa fascination devint petit à petit affection puis amour passioné.

 Fantome l'attacha à lui avec ce qui lui restait de pouvoir et la pauvre Abysse en fut éprise, chacune de ses pensées, chacun de ses pas se dirigeaient vers lui. Lorsqu'elle sentait le froid l'envahir elle sedisait que ce n'etait pas important car son amant Fantôme ressentait lui aussi cette fraicheur et qu'ainsi il la partageait, avec elle.

 Une année passa , Abysse devint veritablement l'amante de Fantome, elle demeurait à ses cotés dans la foule soutenant sa main gantée. Elle se refugiait chaque soir tout contre sa cape de velour et embrassait son masque aux étranges reflet. La voix de Fantome était pour elle une symphonie ou un claro de luna de Beethoven... Fantôme lui l'observait dans sa cruauté, il la regardait l'aimer, il s'abreuvait de sa passion, de ses pensées, de ses regards.

 Elle le divinisa, Fantôme fut son dieu, deux années durant, elle pensait que le temps etait un nous, que leur relation etait reciproque et que lui aussi ne revait que de gouffres et d'abysses chaque nuit. Elle pensait que son coeur battait à l'unisson avec le sien lorsqu'elle lui prenait la main, qu'il avait des  vertiges lorsqu'elle approchait ses levres du masque et que ses etreintes le ferait revenir au stade du jolie garçon qu'il fut, il y à des siecles.

 Elle allait cueillir des clones de perce neige que les agents violets implantaient en hiver partout dans la ville. Elle en deposait dans sa chambre noire, creant son contraste, sa Songe qui lui faisait auparavant atteindre l'equilibre.

 Pourtant alors qu'elle le serrait contre elle, fantôme lui souffla "Abysse, je ne t'aime pas . " Elle leva alors la tête vers lui, les larmes perlant dejà dans son regard... Elle se mit à pleurer, à genoux contre lui, elle courra pour dechirer les fleurs, les textes, les vases . Fantome la suivait du regard et son masque se teintait d'emotions...
 Son coeur battait au rythme des pleurs de la pauvre Abysse, chaque larme, chaque cri de desespoir le soignait. Il souriait dans son coeur et dans son âme devant la detresse qu'il causait, la jouissance etait à son paroxisme, il se voyait il y à des siecles de cela dans la même situation, et maintenant à la place du bourreau il ne pouvait s'empecher de sourire.

 Elle sentait ses regards, ses sourires sur elle, elle rentra en sa chambre et se mit à ecouter une musique funeste, son corps etendu en etoile. Ses larmes coulaient surs ses joues, tandis que le sombre plafond l'observait du haut : lui aussi souriat de ce corps inerte empli de larmes, à moitié nu, les cheveux eparpillées sur l'oreiller...

 Fantome disparu et ne laissa plus aucune trace de lui à Abysse, si ce n'est quelques lettres, des courriers emplis de mots communs, de banalité, qui parlaient de la vie courrante et des etudes ou du progres scientifique. Les mots que l'on emploie pour tous ces gens qui traversent la route de notre existence une fraction de seconde et qui s'exclament sur le temps pluvieux ou le soleil au beau fixe.

 Or donc malgré leurs banalités chaque lettre était un coups de poignard de plus pour Abysse et chaque fois le plafond se delectait de ses morts nocturnes avec pour unique compagne la musique qui soufflait sur le coeur d'Abysse un baume qui ne parvint jamais à la soigner.

 Fantome observa la vie d'Abysse dans sa jeunesse eternelle et dans sa fenetre changeante: elle trouva quelqu'un d'autre, eu des enfants et une vie banale mais lorsqu'elle fut au seuil de la mort elle dedia son coeur au Fantome et à toute sa vie passée à l'aduler en tant que divinité.

 La souffrance est dans notre nature, evitons à lavenir de semer des requiems derriere chacun de nos pas

 Silence.

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