Vendredi 9 novembre 2007 à 16:03

Le gouvernement d'enfance

  

  

    Un chant pourtant si frais, si léger, si humain. Une profondeur, de la passion et un cœur étaient pourtant présents dans la mélodie qui était parvenue aux oreilles d'Hugues.

  Mais tout ceci n'était qu'une vaste trahison et ce chant était celui d'un enfant. L'enfant qui sait déjà mentir et manipuler avec forces de regards innocents et de gémissements. Et lui l'hirsute, l'abominable, le chevalier. A Enfance beaucoup de petits garçons voulaient devenir chevalier, cependant tout ceci ne devait rester qu'un rêve. Jusqu'à leur vieillesse ils penseraient à ce songe sans jamais pouvoir l'accomplir. L'enfance éternelle, l'illusion éternelle, un rêve figé et malsain. Et ces quelques vieillards persécutés pour avoir affirmé que leur maturité était un retour en enfance. Un retour épuré de tout, ne se consacrant

qu'à la musique et aux sourires, un retour s'enracinant sur des bases solides de valeurs et de vertus. L'enfance de l'adulte était néanmoins interdite dans cette cité, c'était la marque des étrangers et des voyageurs. Les enfants sont les pires tyrans au monde…

     Le vieux Sam devançait son maître, assis sur son destrier. Hugues entra alors dans le siège de l'autorité officielle d'Enfance. L'endroit était rose, rouge et vert avec des tapis disposés n' importe où. Il y avait là un couloir qui paraissait immense et des lustres qui se balançaient en un rythme hypnotique. Un ensemble de vingt trônes noirs

achevait cette déambulation interminable. Les conseillers arboraient une robe de bure jaune cramoisi ainsi qu'un chapeau de bouffon noir et blanc, la tête droite, ils dévisageaient d'un air sombre l'étranger que venait leur présenter l'adorable musicien. Parfois, cependant, l'un d'entre eux ne pouvait s'empêcher de tourner la tête, les grelots de son chapeau teintaient alors dans un bruit qui allait titiller les oreilles du chevalier. Certains se mirent à éclater de rire lorsque Hugues approcha, créant alors une euphorie

cacophonique à l'aide de leur couvre-chef.

     C'est alors que le musicien s'avança pour prendre la parole :

  « Ô chers élus, permettez moi de vous présenter cet étranger en armure, permettez moi de lui dévoiler la puissance de notre cité ainsi que ses secrets les plus inti…

  -J'exige qu'il descende de sa monture et qu'il soit la mienne pour la journée ! » S'écria un conseiller.

  De grands rires s'échappèrent  de l'assemblée mais cependant certains n'y répondirent pas, demeurant de marbre. On pouvait voir dans tout ce beau monde des moqueurs, des fous, des curieux et d'autres encore complètement épouvantés par la figure de cet

étrange chevalier qui ne ressemblait pas à ceux des contes.   Cependant un individu d'un certain âge se leva, explorant le physique d'Hugues en lui apposant un regard curieux qui masqua une fraction de seconde son habituelle essence chatoyante de déraison. Celui-ci se mit alors à mettre sa main dans sa bure, fouillant frénétiquement, il en sortit des carrés de chocolat et se mit à en lancer sur Hugues. L'inquiétant vieillard continua ce manège ridicule pendant une dizaine de minutes jusqu'à qu'il ne trouve plus aucune friandise. Il se mit alors à cracher par terre en insistant sur l'onomatopée accompagnant le geste. Ceci fait, il  se dessina sur son visage le sourire d'un bon grand père et il se mit à parler en ces thermes :

  « Comment tu t'appelles sale adulte trop grand !

  -Hugues l'errant.

  -Quel âge tu as ?

  -J'ai trente trois ans.

  -Eh mais c'est l'âge du petit Jésus ! Aa ha ! Enfin, euh, quelles sont tes passions ?

  - Mon amante, le sang, le fer, les fleurs, le chant du vent dans les arbres morts.

  -Dit dit, tu as un blason, un symbole ?

  -L'épée, la hache et le charbon.

  -Tu crois en quelque chose ?

  -L'Amour, la nature…

  -Bieeeeeeen cela suffira ! Enfermez le ! Enfermez le !

Mercredi 3 octobre 2007 à 22:46

Je t'ai trahi mon vieil ami
J'ai déchiré chacun de tes cheveux lentement
Ton crâne sanglant hurlait, tu agonisais
Ton esprit criait à l'injustice
Un jour je te promets vieil ami, tu me pardonneras
Tu es l'inoublié
Celui qui jusqu'à mon affront lavé
Guidera ma vie sans aucun sens
Tu seras le philosophe
Tu seras le maitre, je serai l'élève
Je partirai, laissant ma fille et ma femme
Je la retrouverai mais elle ne me reconnaitra pas
Petit bébé qui pleure dans les draps ne comprend pas mes sourires tristes
Mon ami, il est temps pour moi de commencer une nouvelle vie
Pour toi je dirai que pour moi l'amour n'a pas existé
Quand une jeune fille me demandera ce que c'est que d'aimer
Je lui dirai que certaines personnes ont décidé de renier leur sentiment
Je deviendrai un mystère sans aucun intérêt
Je deviendrai l'individuel et l'inoublié

Jeudi 27 septembre 2007 à 0:16



Ecoute, rien, il n'y a rien...
Regarde ? un monde de l'âge du métal, envahi par la froideur
Ressent le non goût, ressent ce ciel grisé à jamais
Le vent l'organe, le vent les corps, la décrépitude
Décadence, cesse d'être, coeur cesse d'être entendu
Des voix striés, des voix flous, un tunnel sous terrain
Des parois chantantes
Des voix angéliques, des voix de rien, des voix de crainte
Et plus rien d'autre qu'un mystère sans parole
Celui qui est, celui qui crée, celui qui désire, celui qui détruit
Celui  là même qui sculpte ta forme insignifiante
Ton ombre incolore, ta foi sans attache
Et ton incertaine volonté à répandre la colère

Jeudi 13 septembre 2007 à 12:48





A Laure

Si tu ne m'aimais pas, dis-moi, fille insensée,
Que balbutiais-tu dans ces fatales nuits ?
Exerçais-tu ta langue à railler ta pensée ?
Que voulaient donc ces pleurs, cette gorge oppressée,
Ces sanglots et ces cris ?

Ah ! si le plaisir seul t'arrachait ces tendresses,
Si ce n'était que lui qu'en ce triste moment
Sur mes lèvres en feu tu couvrais de caresses
Comme un unique amant ;

Si l'esprit et les sens, les baisers et les larmes,
Se tiennent par la main de ta bouche à ton coeur,
Et s'il te faut ainsi, pour y trouver des charmes,
Sur l'autel du plaisir profaner le bonheur :

Ah ! Laurette ! ah ! Laurette, idole de ma vie,
Si le sombre démon de tes nuits d'insomnie
Sans ce masque de feu ne saurait faire un pas,
Pourquoi l'évoquais-tu, si tu ne m'aimais pas ?


Alfred de Musset...

Jeudi 13 septembre 2007 à 12:28

 


 Il alla vomir ses tripes dans une rue sinueuse... Il ressassait sans cesse des "Putain" dans son esprit : Elle n'était pas venu au rendez vous... Comme la fois ou elle fut en retard ou l'autre encore ou elle avait tout simplement "oublié". Lui connaissait tout d'elle jusqu'à son shampoing. Ses sens étaient à leur paroxysme auprès d'elle.
  Un mou dans le coeur et puis cette envie de gerber... Dissection de ses organes, senteur sanglante !
Et puis revenir à la réalité pour se confectionner d'autres images personelles, d'autres faussetés.
Peut être qu'un  jour elle s'en voudrait d'être devenu si laide à ses yeux ? Si elle pouvait, l'espace d'un instant , sentir la douleur qui était la sienne, alors tout irait pour le mieux. Mais bien souvent les rêves brisés sont sans résurection : l'arbre crêve et se déssèche même s'il demeure cependant toujours le même arbre. Lorsque la connaissance de l'autre dissipe la forme angélique, il ne reste parfois plus que des êtres humains sans couleur. Et on ne parvient qu'à palper  l'arôme du dégoût.

 

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