Lundi 16 avril 2007 à 20:40

 
   Les arbres chantaient davantage avant...  Enfin je crois, si les histoires sont vraies.

 Se ballader ici d'un air anodin pour les autres humains, d'un air coupable pour nous les gardiens. Nous sommes les anciens voyageurs, certains d'entre nous étaient des ermites, d'autres des druides ou des bardes. Aujourd'hui notre pouvoir s'affaiblit et s'amenuise au fil du temps, déjà au moyen-âge on rasait nos forêts, ces lieux paiens et obscurs propres aux légendes.
 Nous ne sommes plus rien, seuleument  des esprits qui cherchent sans cesse des âmes féériques à travers le monde. En tant que gardiens nous considerons que les fées ont entierement disparu mais que cependant cette disparition ne serait pas effective, aussi avant leur fin les fées auraient placé une parcelle de leur âme dans bon nombre de personnes humaines. Ce fragment est comme un champs de fleurs multicolores mais forts fragiles et en conséquence ces fleurs peuvent se détruire fort rapidement.
 Aussi notre rôle le plus actif est de protéger les personnes qui possédent ce fragment et d'empecher la mort du champ de fleurs.

 Tout cela n'implique pas de pratiquer des rituels New age qui sont un peu ridicule, à savoir que nous considérons qu'il est nécessaire d'avoir une société celtique ou naturelle avant de pouvoir parler de véritables druides et de véritables chamanes . Tout ceci demeure sympatique et peut évoquer de la nostalgie, il en reste néanmoins que cela est de la poudre aux yeux.

Avoir un esprit chevaleresque c'est être loyal, savoir bâtir sa personnalité , être élegant mais surtout avoir des opinions personelles en dehors des besoins monétaires.
 


Mardi 13 mars 2007 à 23:58




 L'orage gronde, le triste abris succombe à la forte pluie et partout les gouttes forment un concert. Les bêlements des brebis se font entendre , ils sont comme lointain . Leurs clochettes sonnent doucement, il est l'heure bergère.
 Petite , les cheveux en bataille, avec de la reine des pres dans la poche, elle s'eveille. Elle a ce regard rude et fort , cette expression du naturel, de la communion avec la nature : une expression dramatique , mélancolique, de celles qui ont fait des opéras , des contes ou des légendes.
 Le chien bonbon est là , répondant à son nom enfantion lorsque sa maitresse s'eveille. Elle abaisse sa capuche, cet antique détail qui lui donnait l'air d'une ecclesiastique, cette capuche qui fit tant de films et tant de contes elle aussi. Et puis de son bâton dont le bois est strié comme le visage d'un vieux marin, elle s'en va , elle part à la recherche de son troupeau.
 La pluie, l'anxiété, les senteurs de lavandes, les papillons et les touristes interloqués en été sont son quotidien . Elle est la bergère sous le ciel, doté d'un instinct chamanique , son oreille et ses yeux noirs la guide à travers les cols et les rochers . Bonbon est à sa suite, aboyant sans cesse et faisant sortir sa langue comme s'il voulait gouter à cette pluie, il finit par courrir de plaisir vers ses brebis adorées, les étranges animaux blanchâtres et féminins qu'il garde.
 La bergere regroupe son troupeau, puis à minuit sous les étoiles, loin de toutes choses et de tous regards, elle sourit en regardant la lune . Et chaque soir de sa lampe à huile, elle s'amuse à relire son simple conte d'enfance , à sentir le livre sans cesse et à le comtempler : un livre simple, intime, rapide, la chevre de monsieur Seguin.
 Et dans sa petite conditon de bergère au milieu des hommes bourrus et de ceux qui se plaignent des loups, elle sourit d'avoir réalisé son rêve , de ressentir l'anxiété de ces milliers d'ancêtres bergers comme elle qui gardaient les troupeaux envers et contre tout ...

Jeudi 8 février 2007 à 21:22

 Ce vieux paquet de cigarettes sur la table, il a comme une odeur de poussière et de cendres. La fenêtre laisse filtrer le paysage nocturne, les volets ne furent pas fermés aujourd'hui .

 Ce vieux reverbère , le panneau de sortie de secours qui clignote, le souffle coupé . Je ne me souviens plus pourquoi j'ai installé ce truc ici , j'ignore aussi pourquoi il y a cet albatros poussiereux dont les ailes peuvent se mouvoir lorsqu'on tire sur la petite corde .

 J'ouvre ce vieux paquet et je prend la dernière cigarette, comme un trésor du passé , comme le contenu d'un journal intime de gamine . J'allume le briquet qui suffoque légerement et la fumée se met à voleter dans la pièce . De volutes en volutes elle danse comme le couple de l'affiche de cette pub pour un café dans un coin de la chambre .
 
 Qu'est ce qu'elle a bien pu devenir ? Je me le demande en prenant place devant la fenêtre à observer les quelques étoiles, et je cherche les constellations qui demeurent en mon souvenir. Il n'y aura pas d'étoiles filantes ce soir d'ailleurs.

 J'avais rompu le contact avec elle, il y a au moins deux ou trois ans, pour une histoire d'emploi, un truc comme ça. En fait je m'etais promis à moi même d'être son ombre mais j'avais raté mon boulot, pas assez de soleil pour moi peut être, pour lui apparaitre ou tout simplement pour assurer cette tâche.

 Elle doit être bien loin maintenant avec un mec qui lui plait, bien sur le genre de type que je deteste mais ça a toujours été comme ça, sauf que j'ai toujours défendu ses cons à elle pour ne pas montrer oh combien je pouvais les detester, ces types. Mais bon ce qui compte c'est bien ce bonheur, et puis ça fait trop longtemps. Quoique

 L'ordinateur constamment allumé, un écran de veille clignotait d'un message humoristique qui ne faisait rire personne . Il finit par trouver un nom, une adresse, qu'il imprima.

 Il reprit place à la fenêtre . Maintenant je la retrouverai, elle habite loin mais... Il écrasa sa cigarette et alors il alla se faire à manger, une vieille pizza.

 Les jours et les semaines passerent, le papier de l'adresse fut oublié avec la clope, mis à la poubelle d'un type qui n'arrivait à écouter son coeur que lorsqu'il était plein de nicotine.

 La vie continuait, sa vie à elle aussi , et leur route ne se recroiserait pas.

Jeudi 8 février 2007 à 20:32

Chapitre III :

Métamorphose

 

 Soudain alors que j'étais auprès d'elle et que ma souffrance réapparaissait elle ne me vit plus, elle m'appela quelques instants puis se retira rapidement, ne cherchant pas plus. Mon corps n'était plus humain et je ne vis dans la glace de ce café qu'un masque sous une grand suaire noir,  j'étais entièrement vide, sauf mon cœur machine qui demeurait sous le suaire et se mettait à battre d'un son plaintif. Le masque émettait de légers sons très subtils, des reflets argentés le traversait exprimant un sentiment en particulier… Je la vis partir, partir à jamais sans se retourner… Elle riait, elle riait ! Comme libre de ma présence, enfin libérée d'un humain qui l'avait aimé sans borne pendant quatre années sans aucun répit alors qu'elle rencontrait des individus fourbes et mauvais. Elle ne souffrira jamais de ma disparition, et mes amis ? Fantôme n'avait jamais eu de véritables amis et ceux-ci s'évaporèrent comme mon corps humain.

 Je me mis à marcher dans les rues de Lille, les gens ne pouvaient pas me voir et je me sentis bien tout à coup… Je pouvais me faufiler dans la foule, éviter de croiser le regard des clochards, des jeunes femmes, des vieilles personnes, des vendeurs, des sondages, des associations humanitaires. Je me baladais, je m'approchais d'un marchand de confiserie pour sentir les odeurs du sucre de synthèse. Je m'approchais des gaufres, des vendeurs de marrons, je me penchais quelques minutes près d'un chocolat chaud. Nous étions en hiver et j'étais devenu le véritable fantôme, celui qui ne changera plus pendant des années, celui qui connaîtra le futur des hommes et des machines en les observant … Pourtant après des heures à arpenter les rues, à regarder les films et les expositions et à sentir chacune des odeurs de la ville, je me sentis incroyablement seul… Cette notion de solitude me dévora dès que je fus capable de m'en apercevoir et malgré mon bien être à ne plus subir les autres, je me déséquilibrai, il fallait que je fasse quelque chose, il fallait que je me sauve de la folie, du dérèglement total, et de la souffrance qu'elle aurait occasionnée pour les humains. Alors je me mis à courir, j'entrais dans des trains, je traversais des forêts et des champs. Mais personne ne pouvait me voir  et je m'ennuyais terriblement. Je me mis à réfléchir sur ma condition, sur le fait que toute notre existence se faisait vis-à-vis des autres sans quoi nous n'étions rien.

 

  Alors je suis rentré  chez moi, là j'ai essayé de l'oublier elle et je me suis allongé à observer le plafond pendant des heures. Le jour se levait, le jour se couchait, le temps passa ainsi. Quelques heures puis quelques années dans un immobilisme total. Ma chambre demeurait intacte comme si elle n'existait plus elle aussi. Cette demeure précaire devenait mon dernier refuge mais aussi un lien avec l'extérieur efficace : Internet me permettait de me tenir au courrant du quotidien bien que personne ne me vit et ne me parla. Et puis vint le temps ou tous les livres furent lus tandis que l'Internet m'ennuyait profondément. Parfois j'eus des pulsions étranges, je courrai dans ma chambre ou me déplaçait vivement et nerveusement parfois aussi je hurlais. Et puis un beau jour je me mis à ressentir une force en moi, des pensées que mon cœur rameutait dans un dernier combat contre la machine, je sentis mon corps devenir invisible et lorsque je touchais mon visage je ne rencontrai qu'un masque qui changeait de reflet en fonction de mes sentiments : le fantôme du cœur était né.

Samedi 27 janvier 2007 à 23:47

Je profite du court article posté précedemment pour ouvrir une petite parenthèse :

 Elle concerne Leonard Peltier ainsi que le CSIA . Lenoard Peltier est un prisonnier politique amérindien, fruit d'une machination à son encontre et à celle de l'AIM un mouvement revendicatif amérindien . Mais je vous laisse un lien ici : http://www.csia-nitassinan.org/peltier.htm  .

 Pour la "masse " qui va rire à l'évocation de cette cause (c'est "IN" de porter le keffiet mais avoir des pensées pour les réserves amérindiennes c'est risible pour certains) et surtout au nom de Léonard Peltier je vais préciser ceci : Il est vrai que Peltier ne sonne pas fort indien mais Leonard Peltier est probablement l'heritier des métissages entre trappeurs français et amérindiens . Pour "la masse " le nom Peltier est risible et non crédible , cependant l'explication simple que je donne ici en réponse permet d'ecarter tous jugements de valeurs particulièrement hatifs.

 Je vous invite tous enfin à lire l'histoire de Leonard Peltier ou encore de visionner le clip de Rage against the machine "freedom"

Le lien ici c'est à voir

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