Interlude II
Miroir
Elle est rentrée avec un sacré mal de bide , puis Marlène s'est foutu à poil pour sauter dans un bain bien chaud. La radio diffusait de la daube avec un son nasillard et fort désagréable. Marlène se lavait avec une délicatesse antique, ouais comme une foutue Cléopâtre du XXI ème siècle dans toute la misère d'un minable appart' metropolitain.
Elle sentait le savon sur sa peau de colombe défraichie comme une libération. Les petites bulles jouaient les Robespierre sur son derme, c'était la terreur de la crasse ouais. Elle faisait ça comme un acte symbolique qui ressemblait à celui d'un rite religieux. Pour Marlène prendre son bain c'était se laver de toutes les conneries qu'elle avait dû supporter et de toutes celles qu'elle avait prononcées.
Quoique à ce repas, Marlène avait fermé sa grande gueule. A force on finit par se lasser et on laisse les gens parler. Mais c'est une putain de fatalité , parce que c'est le moment ou on lâche prise sur le monde, ou on se barre dans un univers mental verrouillé.
Marlène dans son bain c'était Bouddha. Au lieu d'assumer son rôle de prince, elle se barrait dans une montagne miteuse et quittait ses responsabilités en inventant la religion du renoncement.
Renoncer ? Oui et se laisser aller tranquillement à la délicatesse des tranquilités.
Marlène pourtant devrait sortir du bain, et affronter son foutu miroir. Oh putain qu'elle avait changé ! Qu'elle avait grossi , et ses traits avaient vieillis et commencés à devenir des fins petits papyrus.
C'est comme une belle feuille sèche . Lorsqu'on la regarde de loin on la trouve séduisante, lorsqu'on s'approche on remarque qu'elle se craquèle. Si on attends encore un peu et qu'on ose la toucher elle s'éparpille comme un vieux papillon qui fut le jouet d'un chat.
Elle resta immobile pour se coiffer, se rectifier , et gribouiller sa physionomie. Marlène se faisait une p'tite effigie instagram avant de sortir.
Elle prendrait un autre bain là bas, un truc différent. Pas des bulles mais des notes d'ivresse et de musicalité qui viendraient caresser sa nuque. La nana semi droguée qui chatouillerait la piste de danse comme un vieillard jouant avec une barbe gigantesque. Ouais elle ferait cette généralité de fermer les yeux et d'être juste seule avec son tabac et sa vodka.
Mais le matin , Marlène devrait encore une fois monter les foutues marche , sortir de cet autre bain et se réveiller à la lueur agressive du jour. Elle verrait autre chose que son image en reflet, mais se serait sans doute un truc à peu près similaire. Un truc comme une âme perdue, une belle âme solitaire mais heureuse. Une créature impossible et inexistante, puisque sans le bonheur des relations humaines mais qui, de toutes façons, avait décidé de se retirer du monde.
Elle sentait le savon sur sa peau de colombe défraichie comme une libération. Les petites bulles jouaient les Robespierre sur son derme, c'était la terreur de la crasse ouais. Elle faisait ça comme un acte symbolique qui ressemblait à celui d'un rite religieux. Pour Marlène prendre son bain c'était se laver de toutes les conneries qu'elle avait dû supporter et de toutes celles qu'elle avait prononcées.
Quoique à ce repas, Marlène avait fermé sa grande gueule. A force on finit par se lasser et on laisse les gens parler. Mais c'est une putain de fatalité , parce que c'est le moment ou on lâche prise sur le monde, ou on se barre dans un univers mental verrouillé.
Marlène dans son bain c'était Bouddha. Au lieu d'assumer son rôle de prince, elle se barrait dans une montagne miteuse et quittait ses responsabilités en inventant la religion du renoncement.
Renoncer ? Oui et se laisser aller tranquillement à la délicatesse des tranquilités.
Marlène pourtant devrait sortir du bain, et affronter son foutu miroir. Oh putain qu'elle avait changé ! Qu'elle avait grossi , et ses traits avaient vieillis et commencés à devenir des fins petits papyrus.
C'est comme une belle feuille sèche . Lorsqu'on la regarde de loin on la trouve séduisante, lorsqu'on s'approche on remarque qu'elle se craquèle. Si on attends encore un peu et qu'on ose la toucher elle s'éparpille comme un vieux papillon qui fut le jouet d'un chat.
Elle resta immobile pour se coiffer, se rectifier , et gribouiller sa physionomie. Marlène se faisait une p'tite effigie instagram avant de sortir.
Elle prendrait un autre bain là bas, un truc différent. Pas des bulles mais des notes d'ivresse et de musicalité qui viendraient caresser sa nuque. La nana semi droguée qui chatouillerait la piste de danse comme un vieillard jouant avec une barbe gigantesque. Ouais elle ferait cette généralité de fermer les yeux et d'être juste seule avec son tabac et sa vodka.
Mais le matin , Marlène devrait encore une fois monter les foutues marche , sortir de cet autre bain et se réveiller à la lueur agressive du jour. Elle verrait autre chose que son image en reflet, mais se serait sans doute un truc à peu près similaire. Un truc comme une âme perdue, une belle âme solitaire mais heureuse. Une créature impossible et inexistante, puisque sans le bonheur des relations humaines mais qui, de toutes façons, avait décidé de se retirer du monde.