Jour 5
Casser la croûte
Connards ! Vous pensiez que je ne cherchais pas ? Vous pensiez sérieusement que j'étais qu'un déchet de merde ? Qu'il fallait LEGIFERER pour me foutre au boulot, feignant comme j'étais ? Sans déconner ! J'suis sûr que vous aviez pensé à ça.
Ptet que vous êtes de ceux qui pensent que le travail rend libre ? Hein ?? Comme les pires crétins d'une certaine guerre mondiale de merde? Ouais ? Parce que bon "mussolini et tonton ils disaient pas que des conneries" , proto-cons , australopithèques de la pensée. La servitude volontaire , idée retranscrite dès le XVI par la boétie, un pote au père Montaigne.
Bref, j'ai trouvé du boulot. Alors c'est un truc qu'on peut qualifier de boulot de merde cool. C'est un concept particulier : il s'agit de faire une activité de merde mais dans un environnement correct. Dans mon cas je suis le prince de la pisse, du vomis et autres.
Qu'est-ce que j'fais ? Bah je récure les chiottes et je nettoie des salles de concerts. J'fais tous les styles musicaux en gros, je suis devenu le musicologue des vomis, le maestro de la chiasse et le roi de la pop de la pisse.
Je pars bosser vers 5 heures du mat' et je m'amène dans des salles qui sentent encore la sueur à plein nez mais aussi le parfum bon marché et les notes de musiques spectrales. J'prends toujours la programmation avant d'aller taffer parce que mon boulot m'permet de savoir comment est la salle après Charles Aznavour , Skynni Puppy ou Pink Floyd.
Je suis le hippie qui jette sa canette à la poubelle, le mec qui s'élance vers l'horizon avec son cigare le dernier jour des festivals de musique. Je suis le camion benne qui vide la merde du hellfest , je suis le machin étrange qu'on balance dans les chiottes sèches des rassemblements écolos.
J'ai désormais chez moi une cinquantaine de gobelets non lavés de plusieurs groupes super connus. J'ai des extraits de bave et de bières qui ont vibré sur un monde de chants et de pensées différentes, et j'ai même ceux de certains meeting politiques .
Et là vous êtes entrain de vous marrer, de vous dire "merde il est devenu un mec banal avec un boulot". Ouais je suis l'empereur des dejections après l'impact des sentiments humains concentrés. Ouais, et en faisant ce que je fais, j'ai le temps de penser et de réflechir sur le monde et l'ensemble des individus. Toutes ces étoiles, ces "stars" finissent par aller aux chiottes, ils partagent tous cette condition humaine et il faut quelqu'un pour nettoyer toute cette merde.
Plus ils sont populaires et plus j'ai du boulot. Au plus ça marche, au plus la merde bouche tous les pores de la salle de concert. Ouais et alors ? Trop commercial qu'ils disaient ? Mouais faut voir.
Je rentre chez moi creuvé et j'fais plus du tout d'escapades nocturnes. Le soir j'bouffe du fromage blanc, j'me fais une branlette, j'lis le journal local et j'vais dormir. Je suis aliené, mais sans pression sociale. Et le Week-end ? J'suis toujours tout seul mais maintenant je suis utile à la société, mais ... J'me sens encore plus vide que lorsque j'étais au chômage.
J'en ai parlé autour de moi, peu ont trouvé des solutions. Certains font des moutards, d'autres se torchent la gueule, d'autres se contentent de regarder la TV et certains sont heureux dans ce modèle.
Mais on est quand même, pour la majorité d'entre nous, tous dans une belle merde.
Va falloir que je trouve comment utiliser mon boulot autrement que physiquement.
Ptet que vous êtes de ceux qui pensent que le travail rend libre ? Hein ?? Comme les pires crétins d'une certaine guerre mondiale de merde? Ouais ? Parce que bon "mussolini et tonton ils disaient pas que des conneries" , proto-cons , australopithèques de la pensée. La servitude volontaire , idée retranscrite dès le XVI par la boétie, un pote au père Montaigne.
Bref, j'ai trouvé du boulot. Alors c'est un truc qu'on peut qualifier de boulot de merde cool. C'est un concept particulier : il s'agit de faire une activité de merde mais dans un environnement correct. Dans mon cas je suis le prince de la pisse, du vomis et autres.
Qu'est-ce que j'fais ? Bah je récure les chiottes et je nettoie des salles de concerts. J'fais tous les styles musicaux en gros, je suis devenu le musicologue des vomis, le maestro de la chiasse et le roi de la pop de la pisse.
Je pars bosser vers 5 heures du mat' et je m'amène dans des salles qui sentent encore la sueur à plein nez mais aussi le parfum bon marché et les notes de musiques spectrales. J'prends toujours la programmation avant d'aller taffer parce que mon boulot m'permet de savoir comment est la salle après Charles Aznavour , Skynni Puppy ou Pink Floyd.
Je suis le hippie qui jette sa canette à la poubelle, le mec qui s'élance vers l'horizon avec son cigare le dernier jour des festivals de musique. Je suis le camion benne qui vide la merde du hellfest , je suis le machin étrange qu'on balance dans les chiottes sèches des rassemblements écolos.
J'ai désormais chez moi une cinquantaine de gobelets non lavés de plusieurs groupes super connus. J'ai des extraits de bave et de bières qui ont vibré sur un monde de chants et de pensées différentes, et j'ai même ceux de certains meeting politiques .
Et là vous êtes entrain de vous marrer, de vous dire "merde il est devenu un mec banal avec un boulot". Ouais je suis l'empereur des dejections après l'impact des sentiments humains concentrés. Ouais, et en faisant ce que je fais, j'ai le temps de penser et de réflechir sur le monde et l'ensemble des individus. Toutes ces étoiles, ces "stars" finissent par aller aux chiottes, ils partagent tous cette condition humaine et il faut quelqu'un pour nettoyer toute cette merde.
Plus ils sont populaires et plus j'ai du boulot. Au plus ça marche, au plus la merde bouche tous les pores de la salle de concert. Ouais et alors ? Trop commercial qu'ils disaient ? Mouais faut voir.
Je rentre chez moi creuvé et j'fais plus du tout d'escapades nocturnes. Le soir j'bouffe du fromage blanc, j'me fais une branlette, j'lis le journal local et j'vais dormir. Je suis aliené, mais sans pression sociale. Et le Week-end ? J'suis toujours tout seul mais maintenant je suis utile à la société, mais ... J'me sens encore plus vide que lorsque j'étais au chômage.
J'en ai parlé autour de moi, peu ont trouvé des solutions. Certains font des moutards, d'autres se torchent la gueule, d'autres se contentent de regarder la TV et certains sont heureux dans ce modèle.
Mais on est quand même, pour la majorité d'entre nous, tous dans une belle merde.
Va falloir que je trouve comment utiliser mon boulot autrement que physiquement.