Deuxième jour
J'suis resté debout devant mon écran sans rien foutre toute une nuit. J'ai écouté une émission de radio militante et j'ai regardé un film japonais. J'ai bouffé un mont de riz surmonté de mayonnaise Jap' avec du thon en boîte. Bordel le riz mayonnaise c'est tout de même pas mal.
Me suis dit que je devais essayer d'avoir un régime alimentaire de samouraï mais je revenais toujours au mont de riz et au thon en boîte. Bordel Taxi driver, mon film preferé. J'suis pareil. C'est la solitude de merde qui donne envie d'heroïsme parce qu'on croit qu'en faisant ce genre de trucs on va entrer dans l'histoire . Parce qu'on croit que ça va changer dans notre quotidien. Le père Cioran parlait pas mal de ces conneries, du sentiment d'être au dessus de tout dans la solitude construite, d'être comme l'égal de dieu en écrivant dans ce foutu vide.
En fait, j'ai commencé à imaginer être un super heros. Puis j'me suis dit que je finirai comme un con violent qui matraque tout ce qui passe. La criminalité c'est plus compliqué que dans les Bds. J'suis là devant la tv, et j'fous rien. J'ai des idées de films, de romans et tout, mais ça sort pas. J'suis comme la légion des gens qui rentrent du taf et s'effondrent sur le canapé. Sauf que moi je m'effondre sur le canapé dès le réveil.
J'ai levé mon gros cul et j'ai décidé de prendre la bagnole. J'me suis promené n'importe comment la nuit. Me suis arrêté dans une zone forestière, me suis foutu sur le capot avant et j'ai fumé une clope.
En fumant, je me suis demandé combien de gens faisaient des trucs comme ça. Dans les films on voit souvent les personnages s'arrêter avec les feux allumés, dans un endroit perdu. Ils se penchent sur le capot de la bagnole et ils discutent. Et souvent ils se disent des trucs interessants et ça fait parti du scenario.
Mais qui fait réellement ça ? En rentrant de mon excursion, les flics m'ont arrêté. Ils m'ont demandé ce que je foutais à 3 h du mat dans les bois : "Je me promène". Les mecs ont fouillé toute ma bagnole, mes papiers, m'ont foutu la maglight dans la gueule et m'ont fait souffler dans le ballon. Ils voulaient pas croire qu'on puisse faire des trucs poétiques la nuit.
Au final j'me suis dit que si tout le monde foutait sa bagnole du haut de la falaise pour aller regarder les étoiles façon hollywood des années 50, les routes seraient sans doute plus sûres le soir.
Au bout de 45 minutes, ils m'ont lâché. Ils se sont foutus de ma gueule. Je l'ai vécu comme une agression.
Suis rentré à l'appart. J'ai allumé la tv , j'ai eu faim : me suis bouffé le riz qui restait. L'endroit ou je vivais était bien rangé. Je remettais les trucs à leurs place par flemme de devoir tout ranger d'un coups. Par contre, la vaisselle avait tendance à s'entasser. Il m'arrivait de payer pour repasser mes chemises et nettoyer mon bordel.
J'sortais, il le fallait. J'essayais de faire des trucs pour me sentir exister. J'avais l'impression d'être un gros con en faisant des trucs pour cette raison, mais tant pis.
Me suis dit que je devais essayer d'avoir un régime alimentaire de samouraï mais je revenais toujours au mont de riz et au thon en boîte. Bordel Taxi driver, mon film preferé. J'suis pareil. C'est la solitude de merde qui donne envie d'heroïsme parce qu'on croit qu'en faisant ce genre de trucs on va entrer dans l'histoire . Parce qu'on croit que ça va changer dans notre quotidien. Le père Cioran parlait pas mal de ces conneries, du sentiment d'être au dessus de tout dans la solitude construite, d'être comme l'égal de dieu en écrivant dans ce foutu vide.
En fait, j'ai commencé à imaginer être un super heros. Puis j'me suis dit que je finirai comme un con violent qui matraque tout ce qui passe. La criminalité c'est plus compliqué que dans les Bds. J'suis là devant la tv, et j'fous rien. J'ai des idées de films, de romans et tout, mais ça sort pas. J'suis comme la légion des gens qui rentrent du taf et s'effondrent sur le canapé. Sauf que moi je m'effondre sur le canapé dès le réveil.
J'ai levé mon gros cul et j'ai décidé de prendre la bagnole. J'me suis promené n'importe comment la nuit. Me suis arrêté dans une zone forestière, me suis foutu sur le capot avant et j'ai fumé une clope.
En fumant, je me suis demandé combien de gens faisaient des trucs comme ça. Dans les films on voit souvent les personnages s'arrêter avec les feux allumés, dans un endroit perdu. Ils se penchent sur le capot de la bagnole et ils discutent. Et souvent ils se disent des trucs interessants et ça fait parti du scenario.
Mais qui fait réellement ça ? En rentrant de mon excursion, les flics m'ont arrêté. Ils m'ont demandé ce que je foutais à 3 h du mat dans les bois : "Je me promène". Les mecs ont fouillé toute ma bagnole, mes papiers, m'ont foutu la maglight dans la gueule et m'ont fait souffler dans le ballon. Ils voulaient pas croire qu'on puisse faire des trucs poétiques la nuit.
Au final j'me suis dit que si tout le monde foutait sa bagnole du haut de la falaise pour aller regarder les étoiles façon hollywood des années 50, les routes seraient sans doute plus sûres le soir.
Au bout de 45 minutes, ils m'ont lâché. Ils se sont foutus de ma gueule. Je l'ai vécu comme une agression.
Suis rentré à l'appart. J'ai allumé la tv , j'ai eu faim : me suis bouffé le riz qui restait. L'endroit ou je vivais était bien rangé. Je remettais les trucs à leurs place par flemme de devoir tout ranger d'un coups. Par contre, la vaisselle avait tendance à s'entasser. Il m'arrivait de payer pour repasser mes chemises et nettoyer mon bordel.
J'sortais, il le fallait. J'essayais de faire des trucs pour me sentir exister. J'avais l'impression d'être un gros con en faisant des trucs pour cette raison, mais tant pis.