Dimanche 5 juillet 2009 à 23:04

 J'écrase ma clope dans ce verre dégueu qui contient déjà une bonne petite armée de mégots et de coca sucré séché. Je regarde par le store fermé s'il y a bien du soleil aujourd'hui.

 J'vais dans la salle de bain, j'me prend une douche vite fait, me fou du déo, et j'sors de chez moi. La lumière en pleine gueule qui fait mal à mes yeux, et déjà tous ces putains de passants tous en shorts et tous bien rasés.

 Merde, moi j'avais oublié d'aller acheter un rasoir jetable. Parce que ouais, j'aimais pas les electriques. Je rentre dans ma caisse, une corvette noire neuve que mon grand père bourré de pognon m'a refilée. Enfin depuis qu'elle est dans mon quartier, des jeunes connards l'ont rayé de partout, avec entre autre une magnifique bite dessinée sur l'avant.

Pas grave, c'est une corvette quand même. La peluche ice tea derrière s'est cassée la gueule, le volant est collant, je crève de chaud et j'me rappel que j'ai pas été au garagiste pour cette clim de merde.

J'me rends compte que ça va être difficile de fumer, vu l'etat du cendar' . Je vire les paquets de chips qui s'accumulent au niveau pédales, ça fait pas sérieux.

Je regarde le siège passager : Ouais nan, toujours pas de princesse super bien foutue et pas trop ingénue à côté. Ce que je vois d'ici, c'est mon voisin Franz qui arrose son jardin peinard .

On est dimanche, ce jour de merde ou on se rend compte que la plupart des gens , dont nous , n'avons rien à foutre de notre temps libre. Aller je mets Iggy Pop dans le lecteur Cd, juste Lust for life, ça fait Américain qui démarre sa bagnole le dimanche.

 Les types du quartier bandent toujours devant ma bagnole plutôt que de s'occuper de leurs gosses. Et ouais, ils se disent que le mec moche et pas bronzé, avec une lucky strike en bouche, qui s'arrête au feu est le détenteur d'une foutue corvette presque neuve. 

Sauf qu'il en a rien à foutre de l'entretien , c'est tellement horrible de voir un objet de luxe dans les mains d'un looser en californie, bordel !


Bon sinon, si je crève et qu'un con lira ce carnet avec des tâches de café . Je m'appel Parker, comme tous les américains je conduis avec un putain de desert eagle chargé sous l'autoradio. J'ai une collection de trois vrais faux sabres Japonais rouillés , j'aime la malbouffe et je suis un gros con qui lit des comics et dépense son fric dans du divertissement jugé "imbécile " .

C'est ça la beauté de l'amérique des mecs qui payent pas l'electricité mais qui habitent à 30 kilomètres d'hollywood. Eh ouais.

J'ai décidé de faire un truc sympa cet été, j'en ai un peu marre de me faire chier dans ma bicoque. Plutot qu'aller bosser au macdo , j'vais me faire un petit pari : traverser tous les états unies en bouffant chaque fois dans 2 restos d'un état sans payer , tout ça sans finir en taule et en revenant avec une nana potable.

Il y a 50 états dans ce foutu pays de merde, ça nous fait donc 100 restos (dont deux en alaska).

 Mais c'est ça que je veux voir, des trous paumés qui ont la gueule année 70 ou 80...

Lundi 30 mars 2009 à 2:11

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Image originale de laetitzia.deviantart.com/ , deviantart


Violaine, la danseuse :

 Elle avait une robe à l'étoffe et à la coupe soignée mais qui par le temps
fut abimée.
Violaine, la peau halée, la grande taille, les cheveux de jais ressemblait presque à quelques danseuses orientales voilées.
Pourtant son sourire élégant et sa grâce parfaite ne se cachaient pas des regards fascinés.
Elle entrait, à pas chaloupés, demandait d'un verre nonchalant « un bon cidre », le buvait d'une traite, et sur scène se mettait à danser.
La nuque cambrée , de tous côtés, les frous frous de sa robe se baladant à un rythme sanguin, elle dansait !
Ange terrible, elle s'arrêtait parfois, pour laisser quelques regards d'arrogance et de défi aux spectateurs.
Lorsqu'elle avait terminé, les roses volaient, mais Violaine ne les prenait jamais.
Elle retirait ses escarpins, montrant ses petits pieds adorables avec une indécence manifeste.
Elle montait alors les marches une à une lentement, laissant entrevoir ses jambes lorsqu'elle soulevait ses jupons.
Puis elle entrait en sa chambre à la manière d'une actrice en sa loge et elle passait son temps à se peigner, inlassablement.
Il lui arrivait quelquefois de prier, ou d'écouter un homme, mais la plupart du temps Violaine ne demeurait qu'un songe éphémère, un
libellule voletant sur scène et s'évaporant ensuite. Quel était donc l'existence de Violaine ? une succession de danses, de parfums et une symphonie de regards. La maîtresse de la séduction qui n'eut jamais d'amant. Bien sûr beaucoup parlaient sur elle, des rumeurs , une légende, on avait fondé sur la danseuse. Mais rien ne put un jour vérifier les dires murmurés des quelques mauvais esprits.


Rien ? Qui sait, l'arrivée d'un célèbre conteur aurait peut être raison d'elle.

Juste agréable d'écouter la pluie tomber http://rendez-vous.les.oiseaux.cowblog.fr/

Ps: Vous savez quoi, ce blog aura bientôt 4 ans ... Il contient environ 75 articles, les histoires évoluant depuis ces quatre ans, des styles diverses ayant été exercés. Certains écrits sont mauvais, d'autres potables.

Je me sens presque prêt, le stylo a fait naître une pensée de la feuille de papier qui est devenue histoire. Elle devient livre ensuite. Ce blog conservera de nouveaux brouillons, mais la majorité des autres choses va demeurer voilé ou dans le petit carnet qui sent le café.

J'avais presque 18 ans en commençant cette aventure, j'en ai désormais 21. Rarement j'ai parlé de moi même autrement que par des fictions. Les blogs sont devenus courants ou passés de mode, les visites se font timides. En soit davantage de ceux qui me lisent ont mon carnet sous les yeux plutôt que ce refuge virtuel.

Néanmoins, si de timides personnes peuvent venir encore, je les remercie grandement du temps passé à lire. Ecrire et lire permet d'exister, si notre monde connaît trop d'amorphes et d'idiots, c'est qu'ils courent trop vite pour écrire plus qu'une carte postale. Allons, ne soyons pas si médisants, du moins, Merci à mes lecteurs.


Samedi 6 décembre 2008 à 2:33

http://silence.cowblog.fr/images/SilentcrowbyTheShaman80.jpg
 



Pièce silencieuse, nous chuchotions, elle et moi auprès d'un coin de cheminée, qui éclairait quelque peu nos visages. Une odeur d'encens masquait celle de la cigarette, tandis qu'un air de piano fantomatique chuchotait dans quelques ombres au coin de la pièce. Nous discutions de tout et de rien, de littérature comme du monde. Nous ne pouvions nous aimer car nous étions tous deux en couple déjà, mais nous nous bercions l'un l'autre. Nous parlions de nos rêves passés, de nos premières peluches, d'utopies et de promenades bucoliques. Le lieu ou je vous emmènerai est calme et discret, il n'est fait que de paroles, de lèvres délicates qui se dessèchent peu à peu. De voix qui sont des instruments étouffés, d'un lieu secret que seuls quelques habitués connaissent. Là ou le plancher ne grince pas, là ou tous les pas sont feutrés, auprès de la poésie, de l'ennui et de la mort parfois. Dans quelques rêves nocturnes, qui lentement font battre votre cœur jusqu'à ce qu'une larme orpheline vienne vous libérer et remettre votre esprit aux mains de Morphée...

Lundi 1er décembre 2008 à 22:05

 http://silence.cowblog.fr/images/BlackAngelbyraptorzysko.jpg

 
 

 Une voix mécanique, semi divine comme diraient les humains normaux, se fait entendre dans ma tête, elle n'a de cesse de répeter ces mots :

"Nom de code 1998, unité classe 2 de type GABRIEL, vous avez échoué à vote mission. Nom de code 1998, unité classe 2 de type Gabriel..."

Je me frappe les tempes de ma main , mais rien n'y fait. Que vont t-ils me faire ? Soudain, en cet hiver, je sens le soleil m'éblouir malgré le temps maussade et l'habituelle grisaille. Je me vois dans la glace et je comprends : les salauds m'ont rendu mon apparence normale.

 Je suis le Nom de code 1998, unité de classe 2 de type GABRIEL et j'ai échoué à ma mission mystique . Mais ils ne comprennent pas, ils n'ont jamais compris que de chercher à refaire des champs de substances oniriques devenait presque impossible dans le monde actuel et que nous allons tout droit vers la catastrophe.

"Nous vous assignons à l'unité d'entrainement du secteur 5 , niveau de localité :  sous-sols de Prague, formation accélérée pendant trois ans pour votre remise en service 1998"

 Un type de l'organisation est venu me chercher en hélico, dans un champs local. En pleine nuit. Personne ne nous a vu, bien heureusement car mon regard brillait du rouge vif, du Pourpre, cette essence qui circulait en nous à un niveau élevé et que peu d'humains possédaient.

 Nous , les Pourpres travaillions pour des choses qui peuvent paraître idiotes mais pourtant forts importantes : Nous sommes un service de gestion des cauchemars et des rêveries ainsi que des guerriers. Nous suivons une personne qui nous est assigné, et nous devons en fonction de son existence choisir des rêves et des cauchemars qui devront lui permettre de faire avancer son imagination, sa créativité ou ses réflexions.

 Néanmoins, les rêves sont des matières difficiles, bien souvent hors de contrôle, et les scénarios que nous écrivons et qui doivent être le soir ne le sont pas toujours pour cause de somnifères, de drogues, de pensées annexes. Tout ce qui procède d'un sommeil vide et toute analyse des rêves que nous écrivons met en danger notre état. C'est pourquoi notre pire ennemi fut Sigmund Freud, et la psychanalyse  ainsi que la création de nouvelles drogues.

 Tout paradis artificiel est ennemi du rêve vrai et pur selon le Conclave IV  . Nos unités sont là pour construire des rêves qui doivent empêcher certaines choses et en montrer d'autres.

Bien evidemment, nous sommes si peu nombreux que ceux qui recoivent nos services dans leur existence sont rares. Il s'agit pour eux de saisir le message qu'on leur donne ou de le refuser. Nous-même, parfois, doutons du bien fondé de nos missions, de l'influence que nous avons sur la liberté et le bien être des humains...

 Je suis le nom de code 1998, type 2, série GABRIEL. Je n'ai pas reussi à contrôler les rêves de l'individu vers qui j'avais été envoyé, j'ai laissé cette personne à la nocivité et j'ai peut être provoqué sa chute prochaine, je n'ai pas tué le dealer du coin pour protéger Julianna Heath... Jeune fille toxicomane enceinte de jumeaux.
Julianna a fait une overdose. Avec le routier que j'ai envoyé en psychiatrie à cause d'une mauvaise gestion de ses rêves, les mecs du conclave IV m'ont renvoyé à Pragues...

 Il fallait s'y attendre, maintenant, l'entrainement va reprendre, je suis déjà un modèle dépassé mais je dois me servir de l'expérience de mes échecs .



Dimanche 19 octobre 2008 à 23:42

 

Des joies de la paternité

 

 

 Ma petite Songe jouait souvent avec sa poupée et curieusement elle semblait comme moi non tributaire du temps et non soumise au sommeil et à la nécessité de se nourrir. Elle souriait beaucoup et courait sans cesse dans la chambre, je lui racontais bon nombre d'histoires, j'en répétais certaines, je lui faisais écouter de la musique. Elle semblait ne pas se lasser de ma présence et des activités à répétition que l'on faisait ensemble. Elle me déclarait avec innocence qu'elle m'aimait et que rien d'autre n'avait d'importance.

 Après tout elle avait bien raison, les individus à l'extérieur menaient également une vie fort répétitive et cyclique, d'un triste ennui qui menait à l'explosion des divorces, aux suicides, au grisement, à l'alcoolisme, la drogue, la débauche.  Et quelques sages individus perdus dans cette masse d'amorphes qui cherchent en vain la culture suprême dans les livres, musées, films, sans jamais l'atteindre mais en oubliant parfois un instant la noirceur, le pessimisme et l'ennui de la société.

 Rien d'autre n'avait d'importance que ce rêve et que ce lien que nous partagions, ce lien indestructible, du regard de l'enfant en face d'un père fantomatique. Je me voyais encore m'imaginer dans nos rêves sortant de notre prison. Nous étions sur la route tous les deux, elle avait un poignard, moi j'étais au volant d'un vieux bus jaune américain et ensemble on allait se venger de celles qui m'avaient enfermés dans cette prison.

 Oui Songe, ma petite fille de haine , mon horreur, on allait avec la poupée Georges Sand et moi ton Musset, se venger de l'enfermement mental , de l'ennui ou nous demeurions. Accoucher de ce trop plein d'amour qui faisait battre nos cœurs à l'unisson. Nous dépecions sans ménagement le cadavre de celle qui nous ignora et nous dégoûta pour la toute première fois. Mon Dieu, pourquoi ne m'as-tu pas aimé ? Et toi qui m'as aimé, pourquoi m'as-tu quitté ? Parce que tu préférais la chèvre, puissante et indestructible, virile et invincible au lit, au poète et à l'artiste.

 Les artistes sont les pères les meilleurs du monde, de grands séducteurs, mais jamais de bons amants. Une fois passé cette fascination pour le masque et la robe noire, pour le fait qu'on soit des morts vivants dans cette société, elles s'évaporent, les sylphides, seules les filles restent. Seuls toi resteras mon enfant. Parce que tu es et demeure la fille de l'onirisme, ma Songe, ma belle petite fille aux cheveux blonds Arthurienne, ma femme solaire immuable.

 Par delà les flots de paroles et d'idées, une seule vivra, celle de la paternité imaginaire, car l'enfant qui naît d'un corps sera et demeurera toujours imparfait. On regrettera toujours ses sourires, et on ne l'aimera qu'en reconnaissant ses traits dans les siens. Oui il sera le sacrifié lors du divorce, si commun à notre société bancale ! Sur l'autel des rires et des sourires des tantes et oncles, qui lui répéteront sans cesse « comme tu as bien grandi », « quel ages a tu ? » « Ne fait pas ces études là, tu ne gagneras pas ta vie ! ». Et l'enfant magistral devenu adolescent se lèvera sur un toit, pointant son doigt vers la cité, vers le forum, droit levé, droit devant, un magistral doigt d'honneur en toute franchise.

 Songe n'a pas trop compris ce que je voulais dire, elle m'a beaucoup questionné sur tout cela, elle fut curieuse de l'extérieur, me demandant si elle pourrait elle aussi goûter aux joies de la liberté, de ne plus être mon esclave mental.

 

 Et moi je l'ai giflé, avec plusieurs vives imprécations presque bibliques, je lui ai dit « tais toi, enfant ».

 

 Je suis tombé sur mon lit, et une fois seulement, j'ai dormi, oui un sommeil trou noir sans aucun rêve, car ma réalité n'était faite que de l'illusion véritable.

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