Il bouffe
Votre serviteur est , à ce moment précis, attablé à quelques restaurants d'une chaîne ou l'on sert de la nourriture médiocre aux chalands. Il est crânement adossé à quelques chaises d'un bois aggloméré et se plaît à une lecture, Walden que décidément il ne parvient pas à terminer.
Il attend un train, c'est de ces instants d'angoisse ou l'on doit lever le nez toutes les cinq minutes pour vérifier que celui-ci n'est pas entré en gare. On a l'impression d'attendre un entretien ou un rencard et on essaie de se plonger dans quelques activités de lecture pour s'en sortir plutôt que de rester planté pendant des heures devant le panneau d'affichage.
Et c'est là que surgit la bête. Environ un mètre quatre vingt dix , la grosse barbe, le t-shirt d'un quelconque groupe de metal et l'allure pantouflarde. C'est l'anglo-saxon type de ceux qui vous renverse la bière en festival, vous marche sur les pieds et tombent sur votre tente à 7 heures du mat'. Du sang bovin plein les veines, il s'amène fièrement et s'assied lourdement non loin de moi, son plateau rempli de bouffe industrielle.
Le bougre il est seul, mais il semble des milliers. Son sac est énorme, d'une couleur fluo délavée et on se demande ce qu'il peut bien y mettre au vu de son style vestimentaire minimaliste. Certainement pas une trousse de toilette en tous cas.
Je l'imaginais entrain de transporter un porc , ou un immense morceau de barbak.
Je passe à une autre page, vérifie l'heure du train et ...
Une énorme forteresse sonore se dresse soudain devant moi. Le mec mastique. Ses mains velues dévorent les pauvres morceaux de bouffe indus' . Il fait cela comme un ogre , comme saturne qui se goinfre de ses propres enfants. Je ne peux pas lever la tête pour le regarder mais je peux sentir sa présence sordide. Il me serait impossible de le virer et partir serait mal vécu par l'insulaire , il penserait sans doute que les français sont un peu trop délicats ou mauvais avec les britanniques.
Je me retrouve coincé, je fais semblant de lire mais rien ne souhaite rentrer dans ma petite cervelle. Je prie pour que cela cesse, mais son plateau est terriblement rempli. Je peux percevoir le paysage alimentaire qu'il explore: sa barbe de viking est parfois traversée de quelques explosions de jus tandis que ses grosses lèvres se pincent et se contorsionnent pour avaler tout ce qu'il leur amène.
Ah, quel homme, un vrai bien viril ! Un révolté et un soldat du métal mais pourtant et sans aucun doute un individu qui doit souffrir qu'on puisse lui mettre une énorme étiquette sur le dos.
Je m'arrêtais un instant, pensif : et si le Valhalla était rempli de ce genre de mecs ? Imaginez les, tous attablés à un banquet avec leurs grosses barbes pleines de gras et leurs t-shirts de hard rock ! Ils seraient tous fans de skyrim et ils auraient tous joués un Nordique maniant la hache. Odin s'amènerait là-bas et succomberait directement d'une crise cardiaque sonore.
Après Wagner, l'armée de roastbeefs amis de l'eucharistie industrielle et de la substentation des gares. Mais mais ! C'est que ce terrible supplice s'arrêtait, finalement.
Notre ami se mit à se lever grassement, hissa son sac moche sur son dos et s'en alla comme il était venu : la démarche du païen converti au christianisme puis devenu un prosaïque anglican. Il retournait chez la reine mère dans un drakkar made in france . Oh et évidemment, il n'avait pas remis son plateau et laissait de son passage un désastre pictural détonant.
Mais enfin, que voulez-vous, mon train à moi arriverait bientôt. Et je me débarasserai définitivement de cette image.
Il attend un train, c'est de ces instants d'angoisse ou l'on doit lever le nez toutes les cinq minutes pour vérifier que celui-ci n'est pas entré en gare. On a l'impression d'attendre un entretien ou un rencard et on essaie de se plonger dans quelques activités de lecture pour s'en sortir plutôt que de rester planté pendant des heures devant le panneau d'affichage.
Et c'est là que surgit la bête. Environ un mètre quatre vingt dix , la grosse barbe, le t-shirt d'un quelconque groupe de metal et l'allure pantouflarde. C'est l'anglo-saxon type de ceux qui vous renverse la bière en festival, vous marche sur les pieds et tombent sur votre tente à 7 heures du mat'. Du sang bovin plein les veines, il s'amène fièrement et s'assied lourdement non loin de moi, son plateau rempli de bouffe industrielle.
Le bougre il est seul, mais il semble des milliers. Son sac est énorme, d'une couleur fluo délavée et on se demande ce qu'il peut bien y mettre au vu de son style vestimentaire minimaliste. Certainement pas une trousse de toilette en tous cas.
Je l'imaginais entrain de transporter un porc , ou un immense morceau de barbak.
Je passe à une autre page, vérifie l'heure du train et ...
Une énorme forteresse sonore se dresse soudain devant moi. Le mec mastique. Ses mains velues dévorent les pauvres morceaux de bouffe indus' . Il fait cela comme un ogre , comme saturne qui se goinfre de ses propres enfants. Je ne peux pas lever la tête pour le regarder mais je peux sentir sa présence sordide. Il me serait impossible de le virer et partir serait mal vécu par l'insulaire , il penserait sans doute que les français sont un peu trop délicats ou mauvais avec les britanniques.
Je me retrouve coincé, je fais semblant de lire mais rien ne souhaite rentrer dans ma petite cervelle. Je prie pour que cela cesse, mais son plateau est terriblement rempli. Je peux percevoir le paysage alimentaire qu'il explore: sa barbe de viking est parfois traversée de quelques explosions de jus tandis que ses grosses lèvres se pincent et se contorsionnent pour avaler tout ce qu'il leur amène.
Ah, quel homme, un vrai bien viril ! Un révolté et un soldat du métal mais pourtant et sans aucun doute un individu qui doit souffrir qu'on puisse lui mettre une énorme étiquette sur le dos.
Je m'arrêtais un instant, pensif : et si le Valhalla était rempli de ce genre de mecs ? Imaginez les, tous attablés à un banquet avec leurs grosses barbes pleines de gras et leurs t-shirts de hard rock ! Ils seraient tous fans de skyrim et ils auraient tous joués un Nordique maniant la hache. Odin s'amènerait là-bas et succomberait directement d'une crise cardiaque sonore.
Après Wagner, l'armée de roastbeefs amis de l'eucharistie industrielle et de la substentation des gares. Mais mais ! C'est que ce terrible supplice s'arrêtait, finalement.
Notre ami se mit à se lever grassement, hissa son sac moche sur son dos et s'en alla comme il était venu : la démarche du païen converti au christianisme puis devenu un prosaïque anglican. Il retournait chez la reine mère dans un drakkar made in france . Oh et évidemment, il n'avait pas remis son plateau et laissait de son passage un désastre pictural détonant.
Mais enfin, que voulez-vous, mon train à moi arriverait bientôt. Et je me débarasserai définitivement de cette image.