Lundi 13 novembre 2006 à 21:36

 J'essaye, depuis plusieurs nuits de reflexions, depuis plusieurs nuits sous le joug d'un terrible ennui, j'esaye encore et toujours de creer une longue et veritable histoire, un espece de livre... Voici donc le premier chapitre en guise d'extrait, d'autres sont dejà ecrits mais tout poster prendrait trop de place

Fantôme

 

Avant-propos

 

 

 Lecteurs, lectrices, cette œuvre est la première que je compte achever. Elle décrit la biographie d'un être en apparence fictif qui est le fantôme. Pourtant, quelque part ici ou là bas, fantôme représente notre quotidien, notre passée et la dualité de notre espèce humaine. Le masque de fantôme, ses actions ainsi que son existence antérieure forment en réalité la biographie d'un mal du siècle romantique qui a ressuscité aujourd'hui. Puissent vos yeux parcourir ses lignes avec entrain, j'espère pouvoir faire battre votre cœur au travers de ces écrits, puisse le nouveau romantisme naître puisse t'il être théorisé …

 

 

Chapitre I :

L'aube d'un rien

 

  Ma naissance… Combien d'années déjà ? Un demi siècle, je crois, oui… Je suis né en l'an deux mille, enfant du vingt et unième siècle, je suis né en l'an deux mille… Les feux d'artifices éclairaient la tour Eiffel à ma naissance, elle m'apellait déjà, je sentais le métal de son âme dans ma chair, j'entendais ses ondes magnétiques en mon esprit. Ma mère souriait, j'étais né en ce décembre deux milles, parmi la foule des chalands, des sourires, des réunions familiales, des senteurs de cendres et des feux de joie. Ils fêtaient le nouveau siècle, le troisième millénaire, fallait t'il vraiment s'enivrer ce soir là ? Ne serait-t-il pas le dernier millénaire ou le siècle de la souffrance ?

 

 Je me pose aujourd'hui toutes ces questions… Avant je n'étais qu'un simple enfant, seul et unique, sans frère et sœur. Dans une grande chambre dans mon lit prison à attendre de grandir. Je regardais une lune en plastique qui n'était jamais pleine et des étoiles immenses. Je pleurais et je gesticulais, j'étais déjà la création du siècle, le triste messager mais j'étais un bébé. L'innocence, cette utopie, je ne la possédais plus des que j'appris à montrer du doigt, mes parents devenaient alors mes serviteurs et ma tyrannie improvisée ne suscitait aucun reproche.

 

 J'entendais mes premières notes, de douces musiques, lentes et délicieuses. Des notes chargées d'intensité, des valses qui m'emmenaient chaque soir dans les bras de Morphée. Aujourd'hui il est bon pour moi de remercier les créateurs du croissant de lune et des étoiles en plastique et ceux qui firent la comptine qui me berçait.

 

 Sans le savoir, ces jouets nous donnent la lune et les étoiles comme muses. Ces petites musiques nous confèrent forces passions et nostalgie en actionnant délicatement la clef d'une boite à musique …

 

  Je grandissais, chaque jour était pour moi différent, j'apprenais à marcher, je découvrais de nouvelles choses, je voyais ça et là mes premiers accidents à la tele, mes premières grèves, mes premières guerres, mes premières morts ! Quelques images volées cependant sur la télévision parentale qui ne m'était pas encore accessible. Je tétais le sein de ma mère, sensation à jamais gravé dans chacun des esprits : celle de la douceur du lait sur des lèvres juvéniles loin des gerçures du temps. La senteur du lait et d'une mère qui pose son regard sur le petite être qu'elle a conçu, des heures au ralenti …

 

 Les années passèrent, et je me découvris mes premiers sadismes fantomatiques, ceux qui devaient refléter mon message, à jamais. Le meurtre, le massacre, le génocide des insectes : fourmis, abeilles, papillons, scarabées.

 Un horrible monstre du haut de ses six ans, un chasseur redoutable dans les champs de ma jeunesse. Destructeur de mais et véritable braconnier, je respirais à outrance le bon oxygène empli de pesticides, mon cœur devenait machine, il se mit à croître en machine dès ce jour là lorsque sadisme et nature asphyxiée se rencontrèrent. Je devins déjà fantôme.

 Ce sadisme en mon cœur quel était t'il ? Les ephémeres papillons étaient capturés et leurs ailes arrachées, les abeilles subissaient le même sort, je retirais les dards immédiatement après la piqûre… Les fourmis venaient chercher leur mort, elle n'avait de cesse de faire des aller retour, les infirmières marchant sur le cadavre des ouvrières, les médecins sur ceux des infirmières.

 Cependant mon cœur se fortifia véritablement par un meurtre bien pire. Une grive avait fait son nid, j'avais repéré ses œufs depuis bien longtemps et je la regardais aller et venir chaque soir en rentrant de mes expéditions. Quelques jours passèrent et le soir de ma première transformation du cœur arriva … Je m'approchais du nid grossièrement, je saisissais les œufs et les jetaient à terre avec violence, écrasant les oisillons déjà formés à l'intérieur de toute la force des mes petits pieds. J'éprouvais du plaisir, une forme de jouissance qu'il me semblait connaître depuis longtemps déjà mais d'une manière moins démonstrative. Je souriais de mes petites dents trouées, ouvrez la cage aux oiseaux, prendre un enfant par la main…

 

 Et mes yeux se posèrent sur mon crime, et mon cœur se mit à battre et la culpabilité apparu, elle se créa en moi pour l'éternité, je savais cette fois que j'avais mal fait, mais peut être que la jouissance que j'avais eu à détruire ces oiseaux étaient t'elle déjà du à ce fait que je savais pertinemment, je savais que j'étouffai la vie d'oiseaux. J'étouffais la vie des chanteurs ! De ceux que l'humain imite depuis des siècles, je tuais la beauté et le charme d'une créature représentant la liberté de part sa grâce et sa simple capacité de voler. Je construisais alors une sensation nouvelle, je construisais mon cœur, celui du Fantôme.

 

 Mon cœur de Fantôme fut alimenté par cette sinistre histoire mais aussi par celles  que ma racontaient mon perte le soir … L'Iliade et l'Odyssée pour enfants , les comtes de Perrault, des œuvres de Walter Scott également ainsi que le vieil homme et la mer d'Hemingway. Tout cela était adapté pour ma compréhension ma plus complète. La solitude et les rêves d'enfants vinrent compléter mon imaginaire et ma capacité à voir les choses autrement, ils m'aidèrent à m'évader de la plupart des situations d'attente, d'ennui, de gêne.

 

 L'enfant unique est le plus grand des rêveurs, sa solitude lui donne une force incontestable, il est également loyal dans l'amitié car c'est là sa seule société possible avec ses parents. La foule le dégoûte, le dynamisme familial le rebute, il est la plupart du temps peu sociable…

 

 J'étais cet enfant unique, inventeur d'histoires merveilleuses dans divers mondes, comprenant de nombreux dialogues théâtraux et des rôles récurrents. Les enfants fantôme ont inventé la COMEDIA DEL ARTE bien avant les italiens soyez en assuré.

 

  Plus les années passaient et plus mon cœur se développait, moitié machine moitié humain. Il s'abreuvait d'aéroports, de musique, de centrales nucléaires, de villes, de foule, d'intime, de joies, de haines… Tout cela en une équité parfaitement bien réglée. Qui était donc mes vrais parents ? En me concentrant, à mes dix ans, j'étais capable de chasser les maux de ma solitude, je pouvais réduire ma souffrance en quelques heures mais je crois que j'étais encore comme le plupart des enfant de mon âge : j'avais la capacité d'oublier la plupart des tracasseries bénignes qui survenaient au fur et à mesure de ma jeune existence. Pourtant j'avais le sentiment d'avoir un véritable pouvoir d'enfermer les pensées trop fortes de mon cœur afin que celui-ci ne gagne pas  la machine. De même mon cœur battait pour empêcher que je ne devienne un humain mécanique, un matérialiste basique soit un citoyen comme les autres totalement insipide et sans intérêt. Mais les hommes entièrement machine sont rares. L'inconvénient est que le machinisme prend souvent possession d'une bonne partie du cœur, c'est le déséquilibre industriel qui mène à la pollution sans état d'âme si ce n'est qu'un reste de cupidité du cœur… Ces hommes sont au bout d'un moment inaliénables, c'est-à-dire que la part de machine et de cœur en eux ne changera plus de toute leur existence, quelque soit leurs actions. Car les humains n'ont pas ma capacité fantomatique à rétablir l'équité entre les deux parties et ne parviennent pas à gérer leurs émotions destructrices et bienfaitrices ce qui crée donc le désordre.



Par Fragments le Vendredi 17 novembre 2006 à 15:02
Très impressionant et terrible. Terriblement vrai.
 

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