Comment suis-je arrivé ici ... ?
Tous ces gens sont blancs, les murs blancs, les portes blanches, leurs vêtements
blancs...
J'attends sur cette chaise d'ivoire, j'attends.
Le silence... Il pleut dehors, je ne vois que le ciel de ces fenêtres stériles.
Et cet escalier, ils le gravissent, parfois.
Mes larmes n'ont pas de couleurs, quand ils viennent s'asseoir j'ai
l'impression de n'être rien
Ils m'observent, s'interrogent, ma pâleur les satisfaits, leurs mains me frôlent
toutes
Des centaines, des milliers, je ne peux fermer les yeux, je ne peux m'autoriser
le noir
Car ici tout n'est qu'insipide
On délire, ceux comme moi attendent, ils restent en bas de l'escalier de marbre
Mes pensées, ces lumières artificielles, leurs gestes intemporels, les lampes
encore les lampes
Je vois un liquide noir couler, couler, encore et encore.
Du sang, il se répand nous inonde, nous berce, nous noie
Puis néant, blancheur encore, toujours
Rationnel, aseptisé, blanc
Peu à peu ceux qui étaient avec moi sont devenus transparents
Et leur sang noir coulait, la légère lueur rouge du coeur s'éteignait à chaque
battement
Une rose là bas, rouge puis fanée puis blanche.
Qui a t'il là bas ?
Elle viens d'arriver, sa peau est déjà de lait, se sera facile pour eux
Reste là, de ton regard noir, de tes cheveux d'ombres, de tes lèvres... Roses ?
Parler, le sais-tu encore ? Colorer tes paroles le sais-tu encore ?
Ta robe noire devient grise, résiste encore
Ils rient de leurs canines effilées, blanches...
Ne t'étouffes pas, essaye...
Des milliers de bulles, bleus, des particules infimes et étoilées
L'air qu'elle délire est bleu
Ils s'affairent, ils sont en colère, l'escalier...
C'est mon tour tu sais, je leur ai donné du mal
Je ne peux pas rester avec toi, je ne peux pas
La haut c'est la haut, c'est notre transparence à tous, notre insipide à tous
Non, ils t'auront, ils nous auront
Rouge ? Je... Les taches noires luttent
Du rouge dans ce coeur, on ne voit que mes veines et lui
Tout est superficiel, sauf le coeur tout est effacé sauf lui
Ils n'y arrivent pas, pas encore
Pourtant tous gravissent l'escalier, pourtant...
à suivre.
Mercredi 15 mars 2006 à 2:46
Commentaires
Par Mardi 3 octobre 2006 à 7:36
le c'est magnifique, cette douceur dans l'ecrit...
on te penserait à fleur de peau...
on te penserait à fleur de peau...
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bonne continuation