Noir et blanc... Blanche, la cigarette épuisée dans le
cendrier, l'image même du carcan de l'ennui. Alors, c'est si moche que cela
l'ennui ? Un cadavre de cigarette nous représente t'il la mort ?
Rien n'a plus de goûts, reste nos rêves et nos regrets. Est ce que tu te
souviens de... ? Je m'en souviens oui et je souris, discussions au clair de
lune pour n'aller nulle part, histoire d'errer.
Des foules et des foules dans les rues, des foules banales, des foules
comme des milliers d'insectes, des foules d'humains qui ne respirent pas assez
l'humanité.
Comment sortir de l'ennuie ? Quelques livres, quelques sorties, tout
semble identique, alors on cherche à goûter des choses anodines et à revenir
seul sur les instants passés les jours précédents.
Des sourires, des paroles, de l'intime, rien d'autre. Le voyageur
m'ennuie, le fêtard m'ennuie...
Quelques pays à goûter légèrement, ou se faire des oeuvres d'arts sans
jamais voyager (comme le Douanier Rousseau)...
Des sentiments surtout, châtions ce manque de goûts par un peu de poésie
! Forçons nos sens...
La lumière de la lune qui se reflète dans l'eau est bien plus belle que tous
ces éclairages artificiels, ils ne rivalisent en aucun cas avec ma belle dame.
Ces bois obscures et lointain obscurcissent mes pensées et me donnent un
sentiment fort agréable de frisson et de peur. Je ne veux pas de manèges pour
me faire peur, je veux marcher avec un ami dans un bois sombre sous la voûte
céleste et entendre d'étranges bruissements.
Je veux écouter les oiseaux chanter alors que l'aube ne s'est pas encore
levée, je veux sentir le vent sur mes cheveux et me laisser emporter.
Il faut redescendre de ton monde, la réalité est ennuie, la réalité est
la science, la réalité est le temps qui passe ... Les jours se suivent et se
ressemblent, je suis sauvé pardon, Nous sommes sauvés par de petites lucioles
temporelles et des fragments de poèmes qui nous permettent de déclarer du bout
des lèvres que le monde est merveilleux.